« Nous sommes en guerre. » Le 16 mars 2020, ce sont avec ces mots qu’Emmanuel Macron traduisait le combat de la France contre le coronavirus. Plus de deux ans après, la pandémie derrière nous (pour l’instant ?), les entreprises ne seraient-elles pas toujours en guerre? Une guerre où parvenir à retenir ses salariés serait synonyme de victoire.
Les entreprises françaises subissent actuellement une pénurie de main-d’oeuvre et une tension sur le marché du travail. Dans ce contexte, comment réussir à conserver ses salariés ?
Pour répondre à cette question, un rappel s’impose : une entreprise, ce sont d’abord des salariés et un chef d’entreprise. Ce sont d’abord des humains. Cette humanité redevient aujourd’hui un enjeu central dans le maintien d’un collaborateur au sein de son entreprise. Pour cela, les valeurs humaines doivent être remises au centre de l’activité de chaque entreprise, mais aussi au centre de son management.
Beau-papa et belle-maman
Une fois qu’une candidature est retenue, « bien intégrer un nouveau collaborateur est essentiel », explique Gilles Roger, président du cabinet Source Recrutement. Tel quelqu’un voulant faire bonne impression devant ses beauxparents, dès le premier jour l’entreprise doit proposer au nouvel arrivant un poste de travail aménagé, des codes d’accès actifs et un badge fonctionnel. L’entreprise peut également mettre à disposition un kit de bienvenue, organiser un moment d’accueil et de convivialité avec ses nouveaux collègues, ou encore prévoir une visite interne des locaux pour présenter l’ensemble des outils et des procédures au sein de l’entreprise. « Tout cela doit être anticipé avant l’arrivée [du nouveau salarié], résume Gilles Roger. Il doit se sentir intégré. » La fidélisation du salarié passe ensuite par une quête du sens du travail accompli, un équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle, des valeurs, une culture d’entreprise et l’engagement environnemental de celle-ci. La flexibilité, la transparence et l’authenticité d’une entreprise sont particulièrement appréciées des collaborateurs. Les entreprises les plus attractives sont également celles ayant un rôle social et sociétal concret.
Former ses salariés
« Il faut sortir de la logique d’un entretien professionnel annuel, poursuit Gilles Roger. La fidélisation du collaborateur passe par une écoute attentive, un accompagnement, un suivi et notamment par des entretiens plus réguliers et plus informels. Un salarié est attaché à son environnement de travail, à l’ambiance au travail, à un sentiment d’appartenance au sein de son entreprise, à son autonomie et aux responsabilités qu’on lui donne. » La formation continue tout au long de la vie professionnelle du salarié apparaît également comme un choix judicieux. D’abord, un salarié formé est davantage performant et apporte une valeur supplémentaire à son entreprise. Ensuite, un salarié formé ressent un sentiment d’évolution et de développement personnel dans son entreprise et au quotidien. « Il faut que le collaborateur continue à se former et à progresser pour bénéficier d’opportunités de mobilité interne », conclut Gilles Roger. Ainsi, de l’intégration à la formation continue de ses salariés, le chef d’entreprise dispose de plusieurs armes efficaces pour sortir victorieux de la guerre des talents dans laquelle il est engagé.
Maxence Yvernault
« Bien intégrer un nouveau collaborateur est essentiel »
